Voici le Carême, à nouveau !

Allons-nous geindre en revoyant tristement revenir les obligations tatillonnes, jugées parfois un peu puériles et puis, aussi, les résolutions qu’on peine à définir autant qu’à suivre ?

Pourtant, le Carême est tout sauf un passage culpabilisant ou une routine à la persévérance de notre médiocrité. Non, il s’agit d’un temps de grâce, d’appel, de renouveau, d’espérance !

Dieu vient me dire « Je crois en toi, je te veux près de moi et je veux que tu sois non pas comme un mort mais un vivant, un très vivant ! ».

L’évangéliste (Marc,1 12-15), en quatre versets, nous campe Jésus tout juste baptisé au Jourdain poussé au désert par l’Esprit afin d’y souffrir les manigances de l’Ennemi. Rien ne peut ici combler notre curiosité quant aux détails de la lutte, sinon la durée dont le nombre de jours, 40, exprime la radicalité de l’enjeu surnaturel. Le Seigneur vit en paix avec la nature, les bêtes sauvages, et les puissances célestes l’assistent, les anges. Aussi, devons-nous comprendre que Marc ne cherche pas à nous attendrir sur les peines ou les mérites de Jésus. La seule chose qui compte est que nous accédions au sens réel de sa mission, le salut du monde par la prédication évangélique, la convocation des disciples, le sacrifice pascal rédempteur, enfin la naissance de la Sainte Eglise.

Notre itinéraire de carême pourrait consister en la poursuite méditée de l’intériorisation des étapes de Jésus pour mieux faire corps avec lui selon les vertus de nos sacrements d’initiation que sont le baptême, la confirmation, la communion, la réconciliation et ceux liés aux états de vie comme le mariage ou l’ordre, sacrements qui, tous, nous font grandir dans la vie en Christ qui est vie Eternelle.

Certes, nous sommes souvent des abîmes de fragilité, mais n’ayons pas peur : Jésus a déjà « vaincu le monde » et de chacun de nous il veut faire comme des gens rendus forts, capables de repousser l’avance des déserts.

Père Jean-Jacques Launay