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Editorial de la semaine

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       « Je vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer » (Lc 19)

Lorsque la liberté religieuse est malmenée, comment répondre ? Le disciple est averti : « on portera la main sur vous, on vous persécutera. » (Lc 21,12) Autrement dit, attendez-vous à cette possibilité, sans la désirer, sans la rejeter si elle advient. La vigilance du disciple est requise. Lorsque l’adversité se manifestera, dit Jésus, « je vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. »

Cette promesse se vérifie lorsque la parole humaine surprend celui qui la prononce car à ce moment-là, elle transcende, par grâce, la seule expression de la culture et de la personnalité de celui qui s’exprime. 

Puissions-nous avec énergie intérieure (celle de Dieu en nous et celle de nos propres forces) demeurer sans crainte des disciples du Seigneur Jésus. Sans nous détourner de nos activités humaines, travaillant dans le calme pour gagner notre pain, sans nous détourner du risque de témoigner à temps et à contre temps du Christ au nom duquel nous sommes parfois contestés, pour la seule raison que nous mettons en lui notre espérance. La foi est ce qui est cru, entendu, proclamé en commençant par être reçu. Celui qui hier la contestait peut ensuite devenir un catéchumène.

Quelle est la sagesse de Dieu à laquelle nous pouvons prétendre par temps calme ou par vent contraire ? Celle qui conduit, même lorsque notre esprit vacille, à nous laisser enseigner par l’évangile. Quelles que soient les formes de contradictions extérieures, une paix intérieure est   communiquée aux disciples du Christ. C’est l’œuvre de l’Esprit-Saint.  « Cela vous donnera une occasion de témoignage » affirme saint Paul « dans la peine et la fatigue, nuit et jour. »  (2 Th 3,9)

A la perception d’un style de vie chrétienne s’opposent parfois d’autres styles de vie. La vie chrétienne est un engagement de tout notre être. Que donne-t-elle à voir de notre condition de disciples de Jésus-Christ ? Quelle image renvoyons-nous de nos assemblées chrétiennes ? De nos institutions ?

Le livre de prières de Clément VII (manuscrit, Avignon vers 1378) montre saint Jérôme, âgé écrivant dans une cellule monastique sombre et étroite, remplie du stricte nécessaire : un banc, un pupitre des encriers ; deux livres. Au sommet de l’édifice, un ange invite à une certaine élévation. Nous ignorons si l’auteur recopie une parole biblique ou la commente. L’important est l’attitude de recueillement de l’auteur.

Saint Jérôme tourne le dos à une porte noire, donnant accès à l’intérieur du monastère alors qu’en face du saint homme, deux baies à l’architecture travaillée laissent entrevoir un paysage lumineux, rendu par un fond vif et diapré. Du monastère il reçoit son assise, de la lumière, son inspiration, de sa solitude, l’imitation de Jésus dans l’évangile en prière. Ne sommes-nous pas dans le Christ intégrés au temple de Dieu (1 Co 3,17) à la construction qui a pour fondation les apôtres et les prophètes et pour pierre d’angle le Christ lui-même ? « Lui seul communique un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. » (Lc 21,16)

                                                                                         Michel Esposito, curé

1ère lecture : Ml 3, 19-20a

2è lecture : 2 Th 3, 7-12

Evangile : Lc 21, 5-19

Auteur :Sébastien Delprat

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