Editorial de la semaine
Dimanche 7 décembre 2025
« Il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice » (Is 11-3)
L’attente messianique s’esquisse peu à peu dans l’histoire par la voix des prophètes jusqu’au témoignage rendu par Jean Baptiste à la personne de Jésus-Christ. « Celui qui vient après moi est plus fort que moi : je ne suis pas digne de lui ôter ses sandales ; lui, vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » (Mt 3,11)
Lui nous donne de ne pas considérer seulement les apparences, les approximations car il nous apprend à lui ressembler. Il ne s’agit pas d’un idéal ou d’une utopie (Baruch 2, 6) mais d’une profonde inclination de notre humanité saisie par la sagesse divine. Non pas vivre devant Dieu ou en son nom mais en lui avec lui. Il nous enseigne la tempérance et la prudence, la justice et la force d’âme, et rien n’est plus utile aux hommes dans l’existence. La Sagesse vient de lui. Elle connaît le passé et conçoit l’avenir, elle sait le sens caché des paroles. « J’ai résolu d’amener la Sagesse à partager ma vie, car je savais qu’elle serait ma conseillère pour bien agir, mon réconfort dans les soucis et la tristesse ». (Sg. 8, 6 sq)
Pour l’Église, affirmait au Liban le Pape Léon XIV cette semaine, « nous demandons la communion, l’unité : en partant des familles, petites églises domestiques, puis dans les communautés paroissiales et diocésaines, jusqu’à l’Église universelle. Communion, unité. Et pour le monde, nous demandons la paix. Nous l’implorons tout particulièrement pour le Liban et pour tout le Levant. Mais nous savons bien – et les saints nous le rappellent – qu’il n’y a pas de paix sans conversion des cœurs. Que saint Charbel nous aide donc à nous tourner vers Dieu et à demander le don de la conversion pour chacun de nous. »
Celui qui nous baptise dans l’eau, l’Esprit-Saint et le feu ; le Dieu de la persévérance nous apprend à parler d’une même langue, d’un même cœur dans l’harmonie de l’espérance. Il est le maître du silence et de la prière. Voici que la sagesse divine se manifeste dans la chair. « La sagesse était jadis cachée à tes regards, écrit saint Bernard dans un sermon. Aujourd’hui elle sort de sa cachette et se met à la portée de tes sens de chair. Elle t’est annoncée d’une manière charnelle, si je puis m’exprimer ainsi : fuis le plaisir, car la mort en garde le seuil ; fais pénitence, car c’est par la pénitence que le royaume de Dieu s’approche de nous (Mt 3,2). Voilà ce que te prêche l’étable, voilà ce que te crie la crèche, voilà le langage que te font entendre les membres délicats d’un enfant, telle est la bonne nouvelle que t’annoncent ces vagissements et ces larmes. Jésus pleure sur les péchés des enfants d’Adam, et un jour il répandra son sang pour ce qui fait aujourd’hui couler ses larmes. O dureté de mon cœur ! oh ! Dieu veuille que de même que le Verbe s’est fait chair, mon cœur devienne de chair ! (Ez. 11,19) »
Michel Esposito, curé
1ère lecture : Is 11, 1-10
2è lecture : Rm 15, 4-9
Evangile : Mt 3, 1-12