Editorial
Dimanche 16 mars 2025
« Le Seigneur découvre sa gloire à des témoins choisis, et la forme corporelle qu’il a, pareille à celle des autres hommes, il l’illumine d’une telle splendeur que son visage devient éclatant comme le soleil et son vêtement blanc comme la neige. En cette Transfiguration, son but principal était sans doute de détruire dans le cœur de ses disciples le scandale de la Croix et d’empêcher, en leur révélant l’excellence de sa dignité cachée, que leur foi ne fût troublée par les abaissements de sa Passion volontaire. Mais sa Providence avait un autre et non moindre dessein, celui de donner un fondement à l’espérance de la sainte Église. Elle voulait lui faire connaître de quelle transformation tout le corps du Christ devait être gratifié, en sorte que ses membres pussent se promettre d’avoir part un jour à la gloire qui avait resplendi dans le Chef. Mais pour affermir la foi des Apôtres et les conduire à une science parfaite, une autre instruction est donnée en ce miracle. En effet, Moïse et Élie, c’est-à-dire la Loi et les Prophètes, apparurent, s’entretenant avec le Seigneur. La présence de ces cinq hommes (Moïse, Élie et les trois Apôtres) remplit en toute vérité la condition posée par cette parole de l’Écriture : Le témoignage de deux ou trois hommes fait toujours foi (Deut. 19,15). Quoi de plus solidement établi qu’un fait proclamé à la fois par les trompettes de l’Ancien et du Nouveau Testament, où se réunissent dans un commun accord la doctrine évangélique et les instruments des antiques témoignages ? Les pages des deux Alliances se corroborent mutuellement, mais ce que l’ancienne nous avait promis en symboles et sous le voile des mystères, la splendeur de la gloire présente nous le montre à découvert. L’Apôtre Pierre, enflammé par la révélation de ces mystères sacrés, n’ayant plus que mépris pour le monde et dégoûté des choses de la terre, était comme ravi hors de lui par le désir des biens éternels. Tout plein de la joie de toute cette vision, il voulait habiter avec Jésus ce lieu même où la manifestation de sa gloire le rendait heureux. C’est pour cela qu’il s’écrie « Seigneur, il nous est bon d’être ici. Si tu le permets, faisons ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Mais le Seigneur ne répondit pas à cette suggestion, signifiant par-là, non pas que ce désir était coupable, mais qu’il était désordonné. Le monde, en effet, ne pouvait être sauvé que par la mort du Christ ; et par l’exemple du Seigneur, la foi de ceux qui croient doit être telle assurément, qu’ils n’aient aucun doute sur la réalité des promesses de bonheur qui leur ont été faites ; mais il faut que nous comprenions aussi qu’au milieu des épreuves de la vie présente, nous devons solliciter la grâce de les supporter avec constance, avant de réclamer la gloire. » Homélie de St Léon
« Jésus, prends mes yeux, mes regards blessants et mes aveuglements égoïstes ; donne-moi Tes yeux pour m’émerveiller comme Toi, et pour voir avec Ton cœur. Jésus, prends mon cœur avec ses duretés et ses colères ; donne-moi Ton cœur, un cœur pacifique pour faire la paix, un cœur magnifique pour donner sans compter, un cœur humble et doux pour Te reconnaître dans le frère le plus appauvri. Seigneur, accorde à mon âme de vivre de Toi et de toujours éprouver la douceur de Ta présence ! Amen. » (St Jean Bosco)
Dimanche 9 mars 2025
Une tentation de faible intensité est parfois surmontée sans effo« Le Seigneur découvre sa gloire à des témoins choisis, et la forme corporelle qu’il a, pareille à celle des autres hommes, il l’illumine d’une telle splendeur que son visage devient éclatant comme le soleil et son vêtement blanc comme la neige. En cette Transfiguration, son but principal était sans doute de détruire dans le cœur de ses disciples le scandale de la Croix et d’empêcher, en leur révélant l’excellence de sa dignité cachée, que leur foi ne fût troublée par les abaissements de sa Passion volontaire. Mais sa Providence avait un autre et non moindre dessein, celui de donner un fondement à l’espérance de la sainte Église. Elle voulait lui faire connaître de quelle transformation tout le corps du Christ devait être gratifié, en sorte que ses membres pussent se promettre d’avoir part un jour à la gloire qui avait resplendi dans le Chef.rt, pas toujours modestement. Certes, nous avons ainsi progressé. Mais est-ce suffisant ? Être à la hauteur de l’image de Dieu en nous est une tout autre affaire. Cela suppose que nous apprenions ressembler à Jésus à surmonter l’épreuve de la tentation à la manière de Jésus dans l’évangile en nous laissant saisir par l’Esprit-Saint, en répondant au tentateur en citant l’Ecriture Sainte plus que d’autres considérations humaines.
A l’heure de la tentation, de l’épreuve spirituelle, l’Esprit-Saint n’est jamais bien loin de nous. Il éveille en nous le goût de Dieu, le désir de le servir, la joie profonde de percevoir tout ce qui peut en ce monde permettre de louer Dieu. « Je te loue Père Seigneur du ciel de de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui Père c’est ainsi que tu en as disposé dans ta bienveillance. » (Mt 11,25)
Invoquer l’Esprit-Saint avec persévérance, que nous ayons ou non conscience d’une tentation à affronter, est essentiel. Ainsi faisons-nous nôtre, à temps et à contretemps, la parole Evangélique jusqu’ à y découvrir, chemin faisant, la lumière intérieure de l’Esprit-Saint.
Il ne s’agit pas seulement de se demander ce que nous allons faire ou ce dont nous allons nous abstenir de faire pendant les quarante jours du carême même si nous le savons, sans résolution pratique, il ne se passera rien. Jésus est parti au désert conduit par l’Esprit-Saint. Tout projet se prépare. Sans cela il risque de se réduire à une belle intention sans encrage dans le réel, sans lendemain. Mais ce préalable ne suffit pas. L’ascétisme, la prière, la justice tendent vers un unique horizon : celui de favoriser le rayonnement de l’espérance dans notre perception des choses, des autres et du monde. Fions-nous moins à nos jugements récurrents, aux seules normes de notre culture qu’à une quête passionnée de la volonté du Père sur nous, sur ce monde, sur les peuples de la terre. « Tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les mets en pratique, peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. » (Mt 7,24)
Changer ? Certes, toute la vie chrétienne induit un mouvement de conversion. Mais le carême en nous menant vers la nuit pascale avec les catéchumènes déplace notre regard, notre désir. Suivre le Christ à l’évidence. Nous assimiler à lui. Beau programme ! (Col 3,10-11)
Renoncer ? Faire pénitence ? Pour adhérer au Christ plus intensément. Plus librement. L’ascèse met particulièrement entre parenthèses la fascination à l’égard de ce que nous possédons, de ce qui encombre notre esprit et notre cœur. Si l’ascèse avait pour conséquence de nous rendre peu sociable, aigri, ce serait là un bien triste résultat. Notre propre volonté aurait pris le pas sur la volonté de Dieu. Comment dans notre vie personnelle et ecclésiale rechercher plus particulièrement la volonté du Père ? Nous pouvons commencer dans la prière par repérer ce qui fait, sans même que l’on y prête attention, obstacle en nous à une phrase de l’évangile ou du psaume de la liturgie de ce jour. Reprenons cet exercice chaque jour de la semaine. L’Esprit-Saint vient à notre secours pour nous faire découvrir la joie de donner, de se donner avec cœur (2 Co 9,7) car « Dieu aime qui donne avec joie », imitant ainsi celui « qui n’est pas venu faire sa volonté mais la volonté du Père » et y trouver sa joie. (Jn 6)
Michel Esposito, curé