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Editorial

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« Ils affermissaient le cœur des disciples et les engageaient à persévérer dans la foi. »

L’Eglise vit en ce monde de la lumière que Dieu communique aux hommes. Affermir le cœur des disciples pour qu’ils persévèrent dans la foi et dans l’unité, est l’œuvre de l’Esprit-Saint, laquelle s’exprime à travers des médiations humaines, ecclésiales par lesquelles il se manifeste. Il ne suffit pas d’ouvrir la Bible pour entrer dans l’intelligence de la foi et en vivre. C’est utile mais cela n’est pas suffisant.
Nous risquerions autrement de nous limiter à une lecture superficielle ou trop hâtive de la Parole de Dieu. Saint Augustin (Enseigner le christianisme § 5) invite son lecteur à se demander à quelle condition il peut se réjouir de connaître l’Ecriture Sainte et de ce qui en résulte.
Une lecture priante, méditative, liturgique, ecclésiale de la Parole de Dieu est une source récurrente de la croissance de la vie chrétienne. Lire, comprendre, méditer et s‘enraciner dans la foi en séjournant dans le texte biblique est une expérience décisive. Certes, tout le monde ne comprend pas immédiatement un même passage biblique de la même façon. Il nous arrive parfois de privilégier une interprétation à une autre sans vraiment être capable d’en rendre compte. « Devons-nous faire apprendre à nos enfants toutes les langues parce qu’en un instant les apôtres, emplis de l’Esprit-Saint, parlèrent les langues de tous les peuples ? (Ac 2,1-4) » s’interroge saint Agustín.

« Prenons garde à de telles tentations aussi dangereuses, aussi orgueilleuses et pensons que l’apôtre Paul, bien que jeté à terre et instruit par une voix divine et céleste, fut quand même envoyé auprès d’un homme (Ac 9,1-20) pour recevoir les sacrements et l‘unir à l’Eglise… La parole de Dieu est délivrée par des hommes pour des hommes. La charité qui lie les hommes les uns aux autres a ainsi, pour ainsi dire, le moyen de fondre les esprits ». (Jn 13,34-35)
Comment pourrions-nous être affermis dans la foi sans la charité ? Comment pourrions-nous refléter la tendresse de Dieu sans nous y immerger ? C’est en effet ainsi et ainsi seulement que se déploie le mystère divin, jusqu’à découvrir de quelle manière Dieu demeure avec les hommes. « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ».
Il existe à travers les siècles dans l’Eglise une infinie variété d’initiatives missionnaires qui se reconnaissent à leurs fruits évangéliques. La charité adapte chaque attitude missionnaire à différents contextes culturels et favorise une régulation ecclésiale de la foi, découvrant ainsi de quelle manière « Dieu ouvre aux nations la porte de la foi ». (Ac 14,27). Affermir ses frères dans la foi suppose de revenir sans cesse à l’expérience initiale de l’action de l’Esprit-Saint, répandu par le ressuscité. « Voici que Dieu fait toute chose nouvelle. » Ne passons pas à côté de l’œuvre de Dieu ! Ne la considérons pas avec l’enthousiasme du seul instant présent sans lendemain. Plus encore, acceptons dans la prière de demander au Seigneur la grâce de la lucidité pour évaluer nos paroles, nos gestes, notre attitude missionnaire à l’aune de la parole évangélique : « à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Père Michel Esposito

Auteur :Sébastien Delprat

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